Œuvres majeures
Lucifer -
Salut solennel -
Sonate pour violon et piano -
Quatuor à cordes -
Œuvres pour piano
Musique de Claude Delvincourt,
livret de René Dumesnil, mise en scène et chorégraphie de Serge Lifar,
maquettes de décors et de costumes d'Yves Brayer, René Duclos, chef des chœurs, Louis Fourestier, chef d'orchestre, créé à l'Opéra de Paris le 15 décembre 1948.
Mystère en un prologue et trois épisodes, l'œuvre retrace le drame de Caën et Abel apaisé par la promesse de la rédemption.
" Dès sa
première représentation à l'Opéra, le nouvel ouvrage de Claude
Delvincourt et René Dumesnil, Lucifer, a été considéré, a été salué par
toute la presse comme un chef-d'œuvre. On lit dans cette presse les
mots de réussite éclatante, de réalisation géniale. Et c'est juste, car
cette partition n'empiète sur aucun des procédés passés pour s'affirmer
d'emblée, mais va au contraire jusqu'à l'extrême sens de la création
musicale, en réussissant le prodige de donner une nouvelle physionomie
aux formes constructives, à la coupe générale, aux mélanges chœurs-soli
et danse, enfin aux correspondances (de texte à image, y compris à
images sonores) sans un seul détail mal venu et surtout sans un accent
incomplètement traduit. Au demeurant, il faut noter que les moindres
intentions des auteurs, surplombant les procédés de métier, prennent le
précieux avantage de passer la rampe et de ne jamais rester figées dans
une sorte de spiritualité inconsistante, fermée ou obscure. Trop
souvent nous voyons des auteurs maladroits pester contre
l'incompréhension du public pour que l'on excuse leurs faiblesses.
A la
personnalité si marquante de Claude Delvincourt s'attachait déjà l'idée
de cette vie absolument intense, vie double dirons-nous, de cette
signification à la fois inattendue et surélevée que le musicien,
peut-être sans le savoir, donne à tout ce qui sort de sa plume.
Aujourd'hui on peut dire que nous venons d'assister au merveilleux
résultat d'une cristallisation de cette force inventive aux dimensions
élargies, aux accents bouleversants (par exemple le traitement des
chœurs séparés en deux groupes), enfin aux rayonnement sonores qui
semblent reculer les limites du langage musical pour le doter d'une
rare puissance d'expression et d'évocation.
Pouvait-on
être mieux servi, en se mettant à la place du compositeur, que par le
somptueux livret de René Dumesnil, par l'inestimable apport du
chorégraphe et metteur en scène Serge Lifar, par les remarquables chefs
Louis Fourestier pour l'orchestre et René Duclos pour les chœurs ? "
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C'est
en 1951 que cet ouvrage pour orchestre, chœurs et solistes a été donné
salle Pleyel en première audition par l'orchestre des Concerts
Lamoureux et la chorale d'Elisabeth Brasseur sous la baguette de J.B.
Mari. Maurice Duruflé tenait l'orgue. La presse a considéré qu'il s'agissait d'une œuvre de très grande envergure.
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Sonate pour violon et piano
Voici ce qu'écrit René Dumesnil dans "Le Monde" en 1959 :
" La sonate
pour violon et piano, œuvre qui mérita de Florent Schmitt lorsqu'elle
parut le plus bel éloge qu'un maître illustre ait jamais adressé à un
jeune confrère : Cette sonate, je voudrais l'avoir écrite. Il y eut
dans la dernière phrase, si grande et si belle, confiée au violon,
telle que sut la rendre Madame Hortense de Sampigny, plus que la
perfection formelle, un hommage ému, un adieu déchirant, sentiments
éprouvés en l'écoutant par tous ceux qui avaient connu, qui avaient
aimé l'auteur. "
En novembre 1996, cette œuvre fut
donnée salle Gaveau par deux jeunes premiers prix du C.N.S.M.P., le
violoniste Jean-Marc Phillips et le pianiste François Chaplin. Alain
Cochard, de la "Lettre du Musicien", écrit :
" On se
félicite que deux jeunes artistes aient décidé de défendre ce joyau de
la musique de chambre française. Vaste poème en quatre mouvements,
l'œuvre datée de 1927 est de caractère polytonal, captive par ses
atmosphères mystérieuses, ses errances, ses accents poignants, que les
interprètes ont saisi avec une grande finesse psychologique. "
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Le Quatuor Parrenin en 1954
Jacques Parrenin, Marcel Charpentier, Serge Collot, Pierre Tenassou
La
création mondiale de cette œuvre jouée par son dédicataire, le Quatuor
Parrenin, dans le cadre du festival du XXe siècle à Rome eut lieu le 5
avril 1954 quelques heures après le décès accidentel de Claude
Delvincourt à 20 km de la capitale italienne.
Il s'agit, écrit Jacques Parrenin, l'animateur du Quatuor qui prit son nom, "d'une œuvre importante, en quatre parties, résolument moderne, totalement originale, reflet de sa riche personnalité."
Voici ce qu'en dit, à l'époque, Cl. Chamfray :
" Réaliser une
œuvre dans une écriture complexe et chargée sans donner l'impression
d'un effort continu est le fait de peu de musiciens. C'est pourtant
celui de Claude Delvincourt dans une composition qu'il avait achevée
peu avant sa mort : "Quatuor à cordes" dont les Parrenin avaient été
les créateurs à Rome au printemps dernier puis dans deux festivals
français, et qu'ils viennent de présenter pour la première fois au
public parisien sous l'égide des "Amis de la Musique de Chambre".
Utilisant,
non point un, mais plusieurs procédés d'écriture ; superposant des
rythmes différents, donnant à chaque instrument un rôle d'une
indépendance extrême, Claude Delvincourt semble avoir accumulé, comme à
plaisir, des difficultés d'exécution que l'ensemble Parrenin surmonte
avec une maîtrise qui mérite les plus vifs éloges. Mais bien que les
lignes en soient serrées à l'extrême et le langage recherché - dans un
sens analogue à celui du littérateur qui n'emploie que des mots peu
courants - l'œuvre de Delvincourt se déroule avec aisance. Le troisième
"mouvement" - adagio estatico - par lequel débute la seconde partie est
supérieurement musical et émouvant. Pour saisir toute la richesse de ce
"Quatuor", une seconde audition serait nécessaire. Souhaitons la
prochaine. "
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Claude
Delvincourt était excellent pianiste se livrant de temps à autres à
des improvisations somptueuses ou pleines d'humour pastichant des
compositeurs connus.
Voici ce qu'écrit Laurent Ronzon
:
"Son art est audacieux, ouvert aux
in-novations de l'écriture. Il use largement des procédés harmoniques
et instru-mentaux en vigueur à son époque, tout en mêlant étroitement
une harmonie subtile, aux frontières du tonal et du modal, comme dans
Heures Juvéniles, presque toujours flirtant avec une tonalité évolutive.
Et pourtant, la difficulté de
lecture de la partition, pour la vue et pour la mé-moire, n'est
absolument pas rendue à l'audition : tout paraît si naturel, si
sim-ple, si limpide … si tonal alors que son écriture harmonique, d'une
richesse infinie, est toujours atonale. C'est le résultat d'une
écriture qui intègre tous les agrégats harmoniques possibles, mais qui
s'enchaîne avec logique, tout en évitant de heurter durement par un
mélange de dissonances en tous genres."
"Boccacerie" : "Cette œuvre évoque la
vie vénitienne au temps de Boccace. Composée de cinq portraits, elle
apporte, écrit W.L. Landowski, plus et mieux qu'une heureuse
contribution à l'enrichissement du répertoire, par sa difficulté
pianistique, par sa nouvelle conception technique, par les écueils de
son interprétation, l'œuvre pose aux virtuoses des problèmes difficiles
à résoudre et contribue au perfectionnement de l'art du piano".
"Cinq Pièces pour le piano" : Elles
appartiennent à une époque de transition alors que Delvincourt était à
la recherche d'une nouvelle esthétique.
"Croquembouches" : Composé en 1926,
ce divertissement musical plein de gaieté et d'humour évoque à travers
les douze pièces qui le composent une période facile et heureuse.
"Bal Vénitien" : pour deux pianos
Somptueuse et très forte composition dans une syntaxe moderne et
audacieuse tout en conservant un souci de logique. Cette œuvre a été
composée à partir d'une suite pour orchestre.
"Heures Juvéniles" : Œuvre difficile
à la lecture, mais directe et claire à l'audition. Cette partition
laisse entrevoir des horizons inconnus, un langage musical original.
"Images pour les Contes du Temps
Passé" : pour piano à quatre mains. C'est un voyage musical au pays des
légendes qui fait rêver au travers d'harmonies nouvelles.
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